Raphaël Paquet - Luthier en guitare 02100 Saint Quentin raphaelpaquet.fr
J’ai
intégré la formation de Richard Baudry en Octobre 2011. J’ai choisi
cette formation suite à l’obtention d’un bac pro ébénisterie. Je m’étais
engagé dans cette voie afin de me familiariser au maniement des outils à
bois, tout en gardant ce rêve de devenir un jour luthier dans un coin de
la tête. J’ai
donc envisagé différentes options, comme les écoles (comme par exemple
l’Itemm), avant de me diriger vers l’atelier Baudry, découvert par
hasard à l’époque. Je cherchais à suivre un stage de bac pro chez un
artisan luthier, j’avais contacté Richard pour ce motif. C’est là qu’il
m’a annoncé préparer tout un cursus de formations d’un an, dont le but
était de donner les outils pour pouvoir s’installer ensuite. Ce qui
m’a séduit, dans cette formation, est avant tout son aspect « réel »,
« réaliste ». On ne suit pas un professeur dans une école, on suit un
artisan ayant déjà fait ses preuves, dans un atelier qui fonctionne,
avec un passage important de la clientèle. Au
sortir d’un bac pro très abstrait, dans une salle de classe, avec des
professeurs n’ayant parfois jamais travaillé à leur compte, la
différence était de taille. C’est vraiment un premier pas dans l’univers
de l’artisanat, dans tous ses aspects (l’atelier, la promotion, les
salons, la relation client, la comptabilité, même). Pour
quelqu’un qui souhaite s’installer par la suite, c’est inestimable, cela
évite énormément de mauvaises surprises. En ce
qui concerne la formation en elle-même, elle est vraiment axée sur le
fait de disposer de ses outils pour la suite. Une grande partie est
d’ailleurs consacrée à la création des moules, de la cintreuse, de
l’achat des premiers outils, les indispensables. Vient ensuite la
création à proprement parler, avec tout l’aspect fabrication de
différents types de guitares. Il appartient à chacun de placer la barre
où il le veut, de fabriquer le nombre d’instruments qu’il souhaite, avec
une difficulté à la carte. Pour ma
part, j’en ai réalisé quatre, deux folks et des électriques, dont une
basse. Mon but était de voir le maximum de choses, afin d’assurer mes
premières commandes sans trop de problèmes par la suite.
L’aspect « réparations » est également très présent, car il représente
une grande part du travail d’un luthier. A ce niveau, les opérations
simples sont accessibles sous la tutelle de Richard (le travail se fait
sur les instruments de la clientèle, pas d’erreur possible donc). Pour
les réparations plus délicates, j’ai souvent observé Richard à l’oeuvre
(l’assommant de questions au passage) afin de me former.
L’observation est très importante dans l’apprentissage, il y a beaucoup
de choses à voir durant la formation. Pour ce
qui est de l’installation de mon atelier, j’ai pris une petite année
afin de me construire un cadre de travail convenable, et de m’équiper en
machines. Je me suis inscrit à la chambre des métiers début 2013, pour
un début d’activité réel aux alentours de septembre. J’ai
fabriqué une vingtaine de guitares depuis, construit ma clientèle, fait
beaucoup de réparations en tous genres, et forcément augmenté mes
compétences depuis.
L’atelier commence à tourner convenablement aujourd’hui, le délai de
cinq ans que j’avais envisagé pour construire ma clientèle a l’air
exact, c’est ce qui était prévu. Je
participe à un ou deux salons chaque année, si possible assez loin de
mon atelier, afin d’augmenter mon rayon d’action. L’expérience acquise
dans ce cadre lors de la formation m’est d’ailleurs précieuse,
aujourd’hui encore. Il est
d’ailleurs à noter que Richard n’est jamais avare en conseils, même
plusieurs années après. Il ne m’est pas rare de l’appeler pour lui
demander un coup de pouce, il y a un vrai suivi des stagiaires dans le
temps. Pour
conclure, j’ajouterais que cette formation s’adresse vraiment aux
personnes passionnées de lutherie, qui souhaitent s’installer par la
suite. Il s’agit d’un métier difficile, et chacun sait d’avance où il
met les pieds en débutant le cursus. Mais c’est - à mon sens – le
meilleur moyen de mettre toutes les chances de son côté, avec une
expérience acquise très précieuse, tous les outils en main pour
construire immédiatement au sortir de la formation, et « faire face » à
ses premiers clients.
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